Le jeudi 11 septembre 2025, la promotion MAGEMI 17 a été accueillie au musée de Bretagne par Paskal Nignol, médiateur culturel. Au cours de cette rencontre, celui-ci a présenté ses missions au sein de l’institution, les principales étapes de son travail de médiation ainsi qu’un aperçu des activités proposées aux différents publics.

Une seconde visite a eu lieu le jeudi 9 octobre. Cette séance avait pour objectif de permettre aux étudiantes, réparties en petits groupes, de concevoir et de présenter une médiation imagée portant sur une section du parcours muséographique, allant du XIXᵉ siècle à nos jours.

Le groupe composé par Justine, Mathilde P., Mathilde F., Marilou et Émilie a ouvert le bal en présentant un projet de médiation consacré à l’émancipation bretonne et au rôle de l’affiche dans ce processus : À vos affiches !

Sa proposition débute par une courte visite de l’exposition permanente, centrée sur plusieurs objets phares de l’histoire régionale. Parmi ces pièces figurent notamment un Guide de l’agriculteur du XIXᵉ siècle, une page du journal satirique L’Assiette au beurre, une coiffe bigoudène, ainsi qu’une sélection d’affiches témoignant des représentations culturelles locales.

La médiation se poursuit par une analyse du rôle social et symbolique de l’affiche dans la société bretonne, en s’appuyant particulièrement sur l’exemple de Bécassine, figure emblématique et parfois controversée de l’imaginaire collectif breton.

Enfin, le groupe propose une activité participative à destination du jeune public : la création d’une affiche inspirée des collections du musée. Les enfants disposent, pour ce faire, de stickers illustrant les objets présentés lors de la visite. Cette étape ludique leur permet de réinvestir les notions précédemment abordées et de porter un regard personnel sur l’appartenance bretonne et sa représentation à travers l’image. Le groupe a également examiné des alternatives plus respectueuses de l’environnement pour la mise en œuvre de cette activité, en recourant à des affiches et à des supports plastifiés pérennes.

Paskal Nignol, vraisemblablement séduit par le résultat, a proposé que la médiation soit utilisée comme référence.

Le deuxième groupe, composé de Pola, Cléo, Pauline G. et Pauline D., s’est penché sur l’évolution du vêtement en Bretagne depuis le XIXe siècle. Sa proposition, intitulée Comment t’habilles-tu ?, se concentre sur l’ensemble du parcours permanent associé à cette période.

Le jeune public dispose d’un livret regroupant des silhouettes issues du parcours, illustrant les tenues et costumes portés en Bretagne. Cet outil dynamise la visite par son mécanisme « cherche et trouve ». Il s‘agit ainsi de transmettre, par un travail de comparaison avec des exemples d’aujourd’hui, les différents usages et fonctions des tenues, en fonction des milieux sociaux et professionnels.

À l’issue de la visite, les enfants participent à un atelier en salle de médiation qui prolonge et met en pratique les connaissances acquises durant le parcours. L’activité consiste à habiller une silhouette en suivant les indications du médiateur ou de la médiatrice, qui invite les participant·es à se mettre dans la peau d’un personnage : « Comment t’habillerais-tu si tu étais… (une sardinière, un paysan, etc.) ? »  Ce jeu d’identification permet au jeune public de mettre à l’épreuve sa mémoire et son sens de l’observation afin de reconstituer des costumes spécifiques à la région. Afin de rendre l’exercice plus stimulant, certains éléments perturbateurs, comme des vêtements contemporains, sont volontairement intégrés parmi les choix proposés, incitant les participants à affiner leur regard et à justifier leur choix.

Cet atelier offre au jeune public l’occasion de mobiliser et de développer plusieurs compétences parmi lesquelles la compréhension et l’interprétation, la capacité d’association et la mémorisation. L’activité favorise également la réflexion, la coopération et l’expression orale, incitant les participant·es à avancer des arguments et à échanger leurs points de vue.

Pauline B., Eva, Adèle et Caroline ont enfin conçu une médiation dédiée aux traditions culinaires bretonnes : Cultivons la Bretagne !

La médiation débute par une introduction dans l’espace général du musée où les enfants sont invités à découvrir les thématiques principales de la visite. Celle-ci se concentre sur la première partie du parcours permanent consacrée à la ruralité au XIXe siècle. Immédiatement, le groupe fait appel à la curiosité du jeune public par des questions et des manipulations sensorielles : les enfants sont encouragés à toucher la farine et le blé contenus dans un bocal. Ce prélude à la visite a pour avantage d’amorcer la réflexion sur l’origine des produits du quotidien.

La visite se poursuit par la découverte de plusieurs outils jouant un rôle majeur dans les activités agricoles et domestiques, à l’exemple du baratte, du tarare ou du van. Chaque pièce devient le point de départ d’une explication sur les procédés de fabrication du beurre, de la farine destinée aux galettes, ou bien du cidre. Le groupe retrace ainsi pas à pas les différentes étapes de production, offrant l’opportunité aux enfants d’appréhender le lien entre les gestes d’autrefois, les matériaux et les savoir-faire.

L’activité se conclut par un atelier ludique sous la forme d’un jeu de cartes. Trois grandes catégories sont soumises aux participant·es : galettes, cidre et beurre. Les enfants ont pour mission de placer les cartes restantes, représentant les étapes de fabrication, dans le bon ordre. Cet exercice, à la fois ludique et pédagogique, favorise la mémorisation des connaissances acquises tout en encourageant la coopération et l’échange au sein du groupe. Une recette à trou, qu’il s’agit de compléter, conclut le jeu.

Cet atelier créatif au musée de Bretagne nous a finalement permis de développer nos propres compétences en médiation et en écriture, tout en réfléchissant à l’adaptation d’un discours muséal pour de jeunes publics. L’appui et le suivi de Paskal Nignol ont été particulièrement précieux. Nous avons toutes grandement apprécié cette expérience, dont nous ressortons enrichies et grandies.

Marilou Flotat et Émilie Vezian