Samedi dernier, Muséosprint s’invitait pour la première fois au Musée d’Art et d’Histoire de Saint-Brieuc. Les MAGEMI vous emmènent dans les coulisses !
Muséosprint, c’est le format réduit et intensif d’un Muséomix. Il s’agit d’un « marathon créatif » qui a lieu tous les ans dans plusieurs musées dans le monde. Le but est de réinventer les collections d’un musée avec des dispositifs de médiation innovants. La différence d’un Muséosprint, c’est qu’il se déroule sur une journée, contre trois jours pour un Muséomix.
Au Musée de Saint-Brieuc, 25 muséosprinteurs aux profils variés (professionnels des musées, étudiants et amateurs passionnés de culture) ont participé à cette course aux idées de 12 heures. Pour équilibrer les compétences et les savoir-faire de chaque équipe, les participants ont préalablement déterminé leurs rôles : médiateur des usages, expert contenu, bricodeur, présentateur. Des facilitateurs et des ingénieux étaient également présents pour accompagner le processus créatif et dénicher le matériel et les outils pour aboutir au projet.
Après avoir découvert les 8 zones du musée à remixer et réaliser un brainstorming collectif, 5 équipes de trois à six personnes ont été constituées par rapport aux différents thèmes retenus : L’archéologie sous-marine, les métiers à tisser, le cabinet aux images, les clichés bretons et la carte blanche. Une fois avoir échangé différentes idées sur un thème, chaque équipe présente son projet et reçoit des conseils de la part des autres groupes. C’est aussi le moment où les ingénieux nous indiquent si notre concept est possible d’un point de vue technique.
À 20h30, c’est déjà la ligne d’arrivée ! Les groupes de visiteurs circulent dans le musée et testent les différents prototypes. L’occasion pour nous d’expliquer ce qu’était notre objectif au départ et ce qui a été réellement accompli en 4 heures.
Les MAGEMI se sont dispersés dans trois équipes. L’équipe des « décoiffées » composée de Blandine, Manon, Marion et Wendy, a souhaité tisser un lien entre le visiteur et les collections de coiffes bretonnes. Dans l’espace du musée, le public ne peut pas toucher les coiffes et il n’y a pas beaucoup d’explication concernant leur histoire. Elles ont donc imaginé une coiffeuse devant laquelle le visiteur s’installerait et devrait choisir une région pour en connaître la coiffe, celle de Saint-Brieuc par exemple, qu’on appelle la grande Catiole. Le visage du visiteur serait ainsi reflété dans le miroir et des mains apparaîtraient pour le coiffer, grâce à la projection du montage de la coiffe choisie.
Les deux autres projets avaient pour but d’immerger le visiteur dans un univers particulier. Emma et son équipe ont sondé la première salle, dont le thème était l’archéologie sous-marine. L’idée de l’équipe des « subaquatiques » était de faire « marcher les visiteurs dans les palmes des archéologues sous-marins ». Pour cela, le visiteur était invité à s’équiper (combinaison, palmes etc.) et à s’allonger à plat ventre sur un banc, comme s’il nageait. Un casque avec le son d’un respirateur de plongée était posé sur ses oreilles et un cardboard (lunettes 3D avec smartphone) de plongée était placé devant ses yeux. Au bout d’une minute, le visiteur était invité à enlever le cardboard : il découvrait alors des défenses d’éléphant, des amphores et des lingots de plombs découverts en contexte de fouille. Une voix off lui expliquait ce qu’il regardait, à la façon d’un collègue archéologue lui reparlant de fouilles communes.
Morgane et Margaux quant à elles, ont exploré les possibilités de la dernière salle du musée. Elles avaient carte blanche pour mettre en valeur deux salles sombres, fermées et dépourvues de collection. Elles ont imaginé un projet vidéo où le visiteur suivrait le chemin de la fille d’un marin pêcheur, qui traverserait la campagne, puis le village de Saint-Brieuc avec ses différentes activités, afin d’arriver au port pour voir le bateau de son père partir en mer. La silhouette de la petite fille serait incrustée dans les images et traverserait les films, construits avec des images du fonds photographique encore non-exploité du musée, des extraits de documentaires et des films sur la Bretagne, agrémentées de sons, de chansons et de dialogues en langues bretonnes et gallo. La visite ferait appel à tous les sens : la petite fille inviterait le visiteur à enfiler des sabots, un ciré et à deviner au toucher des coquillages et des algues.
Nous sommes toutes très heureuses d’avoir participé au Muséosprint de Saint-Brieuc et remercions toutes les personnes que nous avons croisées.
Comme le dit Emma « Muséosprint, c’est une expérience vraiment enrichissante ! Avec une vraie entraide et une super ambiance ! ».
Pour vous faire votre idée, nous vous invitons à essayer !
Wendy Boucard
© Photo de couverture – Amandine Baechtel