Jusqu’au 18 mars 2017, le centre d’art Les 3 CHA, à Châteaugiron, propose de découvrir les sculptures du strasbourgeois Pierre Gaucher avec l’exposition Face à face, corps à corps. Une occasion de voir ce qui se passe aux alentours de Rennes.

Maître d’art depuis 1996, Pierre Gaucher a rencontré le fer pendant ses études dans une école d’art. Une visite dans l’atelier de métal est à l’origine de cette fascination qui, encore aujourd’hui, est au cœur de sa démarche artistique. Se considérant simplement comme un spécialiste de cette matière, le fer l’inspire et ce depuis une vingtaine d’années.

A travers une dizaine de sculptures sur le thème du corps humain et pour la première fois réunies dans un même lieu, le centre d’art Les 3 CHA dévoile cette exposition inédite. Entre les murs de cette chapelle rénovée, les sculptures prennent vie, envahissant l’espace le temps d’une exposition temporaire.

Transformé une nouvelle fois pour faire découvrir l’univers de Pierre Gaucher, des rideaux de fils noirs découpent l’espace en cinq parties et créent différents temps de rencontres où les corps statiques mais en mouvement se font face et se confrontent. La vision est brouillée par cette barrière de tissus mais s’éclaire dés que l’on se rapproche pour entrer dans un nouvel espace. Une manière habile de découvrir l’exposition petit à petit.

Au total, huit grands formats (à échelle 1) affrontent quatre plus petits sur socles dans des scènes narratives imaginaires. Le public, au milieu, est pris à parti et entre dans ce corps à corps. Un jeu de silhouettes se met ainsi en place entre celle du spectateur et celle de la sculpture. Le visiteur déambule autour d’elles et en devient une parmi d’autres. Rigides de premier abord, un seul contact et elles se mettent en mouvement. Elles rebondissent, s’animent jusqu’à reprendre leur place initiale, immobiles.

Cependant, malgré cette légèreté, quelque chose les maintient au sol. Un bloc de fer d’où s’écoule la silhouette. Que cela peut-il bien être ? Seulement la base avec laquelle Pierre Gaucher commence son travail. « La silhouette justifie cette masse », explique t-il. A partir de ce bloc, le sculpteur travaille la matière, forme ce qui sera le prochain corps et change sa fonction selon le sujet. Elle est par exemple un poids dans Le tireur, à l’image des boulets tirés par les prisonniers au vue de la position du corps. Avec plus d’humour, elle devient le résultat d’une silhouette entrain d’uriner dans Le pisseur.

Emmanuelle Volage

Site de l’artiste : Pierre.gaucher.free.fr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *