MAGEMI, quel curieux acronyme ! Il désigne pourtant de manière efficace le MAster GEstion et MIse en valeur des œuvres d’art, des objets ethnographiques et techniques.
Le MAGEMI est un parcours proposé en M1 et en M2 au sein du Master mention « Histoire de l’art » de l’Université Rennes 2. Il offre une formation théorique et pratique aux enjeux de la conservation et de la mise en exposition des collections.
L’enseignement de M1 repose sur un socle commun. Il consiste en un ensemble de cours mutualisés avec les autres parcours du Master Histoire de l’art, auxquels s’ajoutent des modules spécifiques permettant la bonne intégration des étudiant·e·s dans leur année de M2.
L’année de M1 se distingue par :
Une initiation aux métiers des musées
En plus des cours magistraux dédiés à la muséologie et à l'histoire des expositions, mutualisés avec les autres parcours, le M1 MAGEMI intègre des séances dispensées par des professionnel·le·s des musées.
Un projet tutoré annuel
Mené collectivement par la promotion M1 MAGEMI, le projet répond à une commande virtuelle émise par une institution ou une association. Celle-ci peut consister en un projet muséographique ou de médiation. Des échanges avec les commanditaires ponctuent l'année avant la présentation finale du dossier.
Un mémoire spécifique
Le M1 MAGEMI est validé par mémoire réalisé en un an portant sur l’analyse critique et problématisée d’une exposition temporaire en cours ou d’une initiative muséale récente.
Le stage optionnel
Les étudiant·e·s de M1 MAGEMI ont la possibilité d'effectuer un stage optionnel à partir du mois de mai.
Le M2 marque l’entrée de plein pied dans la formation MAGEMI. C’est une année exigeante qui n’offre pas la possibilité d’être dispensé·e d’assiduité. L’emploi du temps s’organise au fil des séances dispensées par les professionnel·le·s et des ateliers afférents au projet d’exposition.
L’enseignement de M2 est organisé selon quatre axes complémentaires :
L'acquisition de connaissances théoriques et critiques
Ces connaissances concernent l'ensemble des domaines touchant les métiers des musées : histoire de l’art, muséologie, muséographie et expographie, politiques culturelles, conservation scientifique et technique, administration, régie, communication, médiation culturelle.
Les échanges et ateliers sur site
Les M2 MAGEMI sont accueilli·e·s pour des séances théoriques et ateliers pratiques dans les musées partenaires (visites d'exposition et de réserves, ateliers de médiation, sensibilisation aux enjeux d'accessibilité). Un voyage d'étude annuel permet d'étendre le champ des collections étudiées ainsi que le réseau professionnel des étudiant·e·s.
Le projet collectif annuel
Une exposition temporaire, résultant d'un accord avec une institution ou une association partenaire, est réalisée chaque année par les M2 MAGEMI. L'ensemble du travail est porté par la promotion : de sa conception intellectuelle à sa production concrète. La promotion est accompagnée par une équipe constituée d’un·e enseignant·e-chercheur·e, un·e muséographe, un·e scénographe, un·e graphiste, un·e chargé·e de communication et un·e médiateur·rice culturel·le.
Le stage obligatoire
D'une durée minimale de trois mois, il est réalisé dans une institution en France ou à l’étranger. L'obtention du diplôme est conditionnée par la rédaction et la soutenance d’un mémoire développant, d’une part, le rapport de stage et, d’autre part, un projet personnel de valorisation en lien avec le contenu du stage.
Ce qui singularise la formation ?
Au-delà des beaux-arts
La formation MAGEMI excède le champ institué des beaux-arts. Elle s’intéresse à une pluralité de collections relevant aussi bien des musées de société, des musées d’arts (visuels comme performatifs) que des musées d’histoire naturelle ou de sciences.
Plus concrètement, un·e étudiant·e MAGEMI peut être amené·e à travailler, au cours du projet annuel, d’un stage, de visites ou séances dédiées, sur des objets très diversifiés : peinture ancienne, matériel archéologique, photographie, instruments de musique, archives sonores ou filmiques, arts dits populaires, jouets, marionnettes, instruments scientifiques, patrimoine industriel, affiches ou fanzines n’en constituent qu’un échantillon réduit.
Le MAGEMI envisage également les patrimoines matériels et immatériels, ainsi que les mémoires collectives, dans toute la complexité de leurs enjeux patrimoniaux et expographiques.
Des méthodes et regards croisés
Le MAGEMI accorde la plus grande importance aux œuvres et aux objets : ce qu’ils ont été dans la multiplicité des regards portés sur eux ; ce qu’ils deviendront une fois archivés, conservés, exposés ; ce que le discours muséographique dira d’eux.
Afin de rester au plus près des collections et de réfléchir leurs singularités, la formation s’entoure de praticien·ne·s, d’expert·e·s issu·e·s de champs disciplinaires multiples et de professionnel·le·s adoptant des méthodes spécifiques, notamment empruntées à l’anthropologie culturelle (ex : collecte d’archives orales, terrain auprès des communauté productrices).
Les projets annuels comme les enseignements bénéficient de ce partage de méthode à travers des rencontres et échanges fréquents qui incitent à croiser les approches.
Autonomie, savoir-être et expérience de terrain
Le collectif occupe une place essentielle au sein du parcours MAGEMI. Les promotions apprennent à s’organiser, construire un rétroplanning, hiérarchiser les tâches et respecter les échéances. Une grande autonomie et une éthique de travail est demandée aux étudiant·e·s.
En plus des savoir-faire propres aux métiers des musées, les MAGEMI développent des savoir-être indispensables dans le monde du travail : esprit d’équipe, aptitude à l’écoute, acceptation de la critique, gestion des conflits, capacité d’initiative, créativité, débrouillardise et persévérance.
L’expérience concrète représentée par le projet annuel, et la polyvalence exigée, permet de situer en outre chaque apport dans la chaîne de production d’une exposition, et ainsi apprendre à dialoguer avec les différents corps de métiers. La formation MAGEMI offre aux diplômé·e·s une grande capacité d’adaptation et une compréhension forte de la manière dont travaillent les autres services ou prestataires.