Comme chaque année, la promotion MAGEMI est en charge d’une exposition. Cette année le projet porte sur le travail photographique d’Anne Catherine.

Avant de vous en dire plus sur ce projet d’exposition, il nous faut vous présenter cette photographe bretonne !

Anne Robert est née en 1874 dans le hameau de la Boulais à Guer, une commune du Morbihan. Son père est charpentier-forestier et sa mère tient une petite ferme en tant que cultivatrice tout en s’occupant de ses 6 enfants. Grâce à des documents administratifs, nous savons que la famille Robert est d’origine modeste.

À 12 ans, Anne quitte Guer pour Angers, où elle est placée chez un pharmacien afin de réaliser un apprentissage de cuisinière. Quelques années plus tard, elle part à Paris en tant que cuisinière chez un homme pour le Ministère des Affaires Étrangères.

Le 24 juin 1895, Anne se fait photographier au studio Graffe à Paris, situé dans le 11e arrondissement. Selon certains auteurs, c’est lors de cette séance qu’Anne aurait fait la connaissance de son futur époux, Louis Catherine. Ce dernier est fils d’ouvrier fileur. À son retour du service militaire, il réalise des études à l’École Normale d’instituteurs et exerce durant quelque temps le métier d’instituteur avant de partir à Paris apprendre le métier de photographe.

Anne Robert et Louis Catherine se marient le 15 février 1896 et décident alors de revenir vivre au sein du village natal d’Anne, à Guer. Le 21 mai 1896 elle accouche d’une petite fille, Paule. Cette naissance est suivit par celles de Robert en 1897, d’Annic en 1899, de Jeanne en 1901 et des jumeaux Louis et Blanche en 1903.

Le couple devait répondre aux besoins de cette famille. Une opportunité professionnelle s’offre à eux à Redon, une petite ville située à 30 km au sud de Guer. Il existe alors 3 photographes à Redon, Auguste Bouteloup installé rue Victor Hugo, Georges Varin à Saint-Nicolas de Redon et Adélaïde Duparc, installée rue des États. Âgée de 60 ans, elle est la veuve du photographe Eugène Duparc, depuis 1889. Les Catherine récupèrent le fond de commerce du studio de photographies.

À cette époque déjà, il semble qu’Anne Catherine assistait son époux au studio. En 1904, le jeune couple déménage le studio rue de la Gare, où le commerce se maintiendra jusqu’à sa fermeture en 1927.

Louis Catherine meurt subitement en 1909. Veuve à 35 ans, Anne Catherine doit, en plus de son travail de mère, reprendre seule le studio afin de nourrir ses enfants. Elle a réussi à s’adapter et à se faire une place au sein de Redon en tant que femme photographe !

Studio d’Anne Catherine, Anonyme, date inconnue, Redon. Marque du domaine public. A retrouver sur le portail des Collections Musée de Bretagne et Écomusée de la Bintinais http://www.collections.musee-bretagne.fr/ark:/83011/FLMo15463.
Musée de Bretagne, Collection Arts graphiques

Malgré des débuts mitigés, ne lui rapportant que très peu d’argent, Anne Catherine sut développer l’entreprise et ainsi améliorer sa situation économique, si bien qu’elle fait vivre le studio durant 18 ans !

En 1927, Anne Catherine arrête soudainement sa pratique professionnelle, à seulement 53 ans. Elle a acquis le confort économique suffisant pour pouvoir terminer sa vie aisément.

Mais la vie ne fut pas facile pour autant. Anne Catherine vu mourir 4 de ses enfants.

En 1928, Anne Catherine se retire avec sa fille aînée Paule dans sa maison de Codilo. Elles y vivent jusqu’à la mort de « Madame Catherine » en 1958.

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