En novembre, la cohorte MAGEMI a eu la chance de visiter les réserves du musée de Bretagne, partenaire historique du master. Cela a été le moment pour notre promotion de découvrir les coulisses de cette institution. Tout au long de cette matinée, nous avons été accompagnés par Hélène Decaen, responsable du Pôle production des expositions et des éditions.

Le musée de Bretagne possède depuis 1996 des réserves externalisées pour les collections d’archéologie, les collections dites de la « vie professionnelle et domestique » et les collections de mobilier, soit les gros volumes. Les réserves internes, quant à elle, sont étroites, elles contiennent les arts graphiques, la numismatique, les textiles. Ces espaces réduits impactent la politique d’acquisition, revue à la baisse. Un chantier a donc été lancé et aboutira en 2023 à l’ouverture de nouvelles réserves, situées près de l’écomusée de la Bintinais.

Depuis plus d’un an, le musée de Bretagne s’est lancé dans un important chantier des collections de ses arts graphiques notamment photographiques (XIXe et XXe siècles) en collaboration avec un prestataire extérieur, Arkhênum, spécialisé dans la numérisation et la diffusion de fonds patrimoniaux et iconographiques. Cette importante entreprise doit passer en revue plus de 700 000 items. Dans les réserves, cinq historiennes archivistes (dont une ancienne MAGEMI) ont pour mission de dépoussiérer et reconditionner des phototypes, saisir informatiquement leurs caractéristiques, indexer les clichés numérisés, les inventorier dans la base de données du musée et les mettre en ligne. Au-delà de son caractère pratique et organisationnel, cette campagne a aussi pour but de rendre accessible au plus grand nombre les collections du musée et de les valoriser. Des collections en partage est un outil substantiel et une ressource qui s’est révélée particulièrement utile dans le cadre de notre projet d’exposition. En effet, nous avons à de nombreuses reprises consulté le fonds d’affiches de Fest Noz

Précurseur dans le domaine en France, le musée de Bretagne enrichit régulièrement ses collections en ligne et s’évertue à faciliter la diffusion de ses collections. Il confère la possibilité de télécharger en bonne résolution les images de leurs collections et ce, sans autorisation préalable, partager et réutiliser ces dernières. La licence Creative Commons est le plus souvent plébiscitée pour accompagner cette ouverture. Pas moins de 70 000 documents sont ajoutés chaque année au portail du musée. 

Zoom sur un objet de collection et son conditionnement

Lors de cette visite, notre interlocutrice nous a fait découvrir différents espaces du musée : la salle de coordination de la régisseuse et de son assistant, les réserves d’arts graphiques, de numismatique, d’argenterie et de peinture ainsi que les protocoles de conditionnement et de conservation attachés aux collections textiles. 

C’est avec beaucoup d’intérêt que nous avons observé une série d’objets provenant de la riche collection textile du musée. Parmi eux, une coiffe en dentelle a retenu notre attention : cette pièce emblématique et constitutive du costume traditionnel féminin breton est conservée dans un coffret sur-mesure. La boîte de conditionnement a été imaginée de telle sorte que la coiffe puisse être inspectée minutieusement sans avoir à la manipuler. En effet, celle-ci repose à l’intérieur de la boîte sur un plateau coulissant que l’on peut tirer vers l’extérieur. Ce procédé permet au conservateur d’examiner l’état général de ladite coiffe. Ainsi, il peut y déceler les altérations du temps (poussière, moisissures), la dégradation du tissu et évaluer les opérations de conservation curative nécessaires (désinsectisation en cas d’invasion). Le coffret est également accompagné d’un dispositif en forme de tête sur lequel la coiffe repose : cela lui permet de préserver sa forme d’origine. En effet, avec le temps, le tissu se rigidifie et perd de son volume s’il est placé sur une surface plane ; c’est pourquoi la forme bombée de la tête miniature maintient celle de la coiffe, initialement portée sur un chignon. 

Nous tenons à remercier Hélène Decaen pour son accueil très chaleureux. Cette rencontre et cette visite ont pu réaffirmer nos aspirations et notre passion pour le monde muséal. 

Juliette LEWANDOWSKI, Maxime ABADIA

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