Cet hiver, le Grand Palais met à l’honneur le Mexique! L’art inventif et engagé de toute une pléiade d’artistes passionnants et surprenants reflète une histoire politico-socio-culturelle à la fois mouvementée et riche.

Hérité des cultures ancestrales comme celles des Mayas ou des Aztèques, le Mexique a connu des périodes historiques très violentes, de la colonisation espagnole qui impose le christianisme, à son indépendance en 1821, obtenue au prix d’une guerre de 10 ans.

Si l’exposition se concentre sur la période 1900 – 1950, c’est parce que celle-ci est ponctuée de conflits violents, répétés et douloureux, comme la Révolution politique opposant Porfirio Diaz à Francisco Madero, Pancho Villa et Emiliano Zapata; ou la  guerre des cristeros déclarée suite aux mesures anticléricales sévères prises par le gouvernement.

C’est là que l’art moderne joue un rôle primordial. Se faisant témoin d’une histoire mouvementée, il se focalise sur les oubliés et met en lumière les minorités indiennes, les femmes, les paysans et les ouvriers…

Grâce à cette exposition, on découvre un art mexicain avant tout plastique, coloré, stylisé, sculpté, dessiné et peint avec force qu’il en est toujours surprenant, et parfois même brutal.

Cette révolution artistique, on la doit à des artistes comme Diego Rivera, Frida Kahlo, Jose Clemente Orozco ou David Alfaro Siqueiros pour ne citer que les plus connus. La multiplicité des artistes présentés est égale à celle des expressions artistiques exposées. En effet, si chaque artiste cultive une touche personnelle, certains vont même jusqu’à exploiter différents styles au sein même de leur production picturale.

Les œuvres rassemblées sont emblématiques d’un imaginaire propre au Mexique, qui peut se montrer à la fois féroce et dramatique à l’image du Christ détruisant sa croix de Jose Clemente Orozco, ou riche et épicé comme l’étal de la Marchande de fruits d’Olga Costa.

Les prémices de la Révolution, les artistes mexicains à Paris, le rapport privilégié entretenu avec les États-Unis, les grandes figures de la modernité féminines et masculines ou les médiums privilégiés sont autant de thèmes abordés dans cette exposition riche de très nombreuses œuvres picturales, cinématographiques, photographiques ou plastiques. C’est coloré et sombre, c’est joyeux et triste, c’est paisible et violent, c’est Beau!

Mexique 1900-1950: Diego Rivera, Frida Kahlo, José Clemente Orozco et les avant-gardes, Grand Palais, Paris, du 5 octobre 2016 au 23 janvier 2017

Margaux ROUSSILHE

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